Mardi 9 avril, veille de la célébration de la Korité, Oumar Diène, président de l’Association des imams et oulémas du Sénégal (AIOS), a demandé au nouveau président Bassirou Diomaye Faye de respecter la tradition d’aide financière en faveur des imams. C’est le fameux « soukeurou koor ». En réaction, la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal (LIPS) fustige une requête intolérable et préfère une réflexion globale sur la formalisation des relations entre l’Etat du Sénégal et la religion.
« La Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal adresse ses chaleureux vœux à l'ensemble de la communauté musulmane sénégalaise à l'occasion de la Fête de l'Aïd el-Fitr, marquant ainsi la fin du mois sacré du ramadan.
La Ligue se réjouit cette année de voir la fête célébrée dans l'unité, et prie pour que cette pratique d'unité lors de nos fêtes religieuses devienne désormais la norme.
Cependant, elle exprime sa profonde préoccupation face aux demandes émises par certains individus se réclamant de la fonction d'imam, exigeant du Chef de l'État le respect d'une tradition nébuleuse appelée Sukaru koor.
En tant qu'organisation dévouée à la promotion d'une pratique noble de l'Islam, à la gouvernance vertueuse et à la préservation de la dignité des imams et chefs religieux, la Ligue ne peut en aucun cas tolérer de tels comportements.
Dans un contexte où les aspirations de la population incluent une rupture nette avec les anciennes pratiques gabégiques de l'État et l'avènement d'une nouvelle République en phase avec nos valeurs et notre identité, la Ligue appelle les autorités à engager une réflexion approfondie sur le statut du religieux dans notre République et sur la formalisation des relations entre l'État et la religion. Ces mesures devront prendre en compte les besoins légitimes de la communauté musulmane sénégalaise, en toute dignité. Toute demande allant à l'encontre de ces principes ne saurait être acceptée. » [IMPACT.SN]